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    plusieurs articles

    campagne sur http://www.reportersdespoirs.org/wordpress/?p=2877 viol conjugal

    Que ce soit dit ou non dit, tous les couples espèrent tenir dans la belle harmonie des débuts. Nous envions tous ceux dont la complicité s'observe à chaque instant malgré le poids des ans. La barre est placée haut, quand on réalise que les hommes et femmes se choisissent librement depuis un siècle à peine et que l'espérance de vie commune s'accroît avec l'allongement de l'espérance de vie tout court.

    Y a-t-il des couples à risque ?
    - Les sceptiques
    Se poser trop de questions sur une relation, voire tester constamment l'amour de l'autre, nuit gravement à la qualité de l'union.
    - Les passionnels
    Certains couples font de la dispute un mode de fonctionnement. « Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin, elle se casse » : ils sont statistiquement plus exposés à la rupture que les autres.
    - Les méticuleux et les obsessionnels
    A s'attacher à de tout petits détails matériels, ils en oublient l'essentiel.
    - Les dépressifs
    Ils portent en eux et génèrent dans leur entourage un sentiment d'impuissance. Plus on se sent vulnérable, plus on en veut à l'autre. Et comble de malheur, les personnalités anxieuses sont souvent attirées par des partenaires distants, prêts à fuir au moindre couac.
    - Ceux qui en font trop
    Trop extraverti, trop narcissique, trop égocentriste : quand tout tourne autour de sa petite personne la vie commune en pâtit forcément.

    Les bonnes résolutions
    - Identifier des projets communs et ne jamais les perdre de vue.
    - Savoir communiquer pour connaître ses différences et mieux comprendre l'autre.
    - Partager les petits riens qui n'appartiennent qu'à nous.
    - Se redire tous les jours : « Oui », et « Je t'aime ».
    - Et toujours continuer à rire ensemble.

    Sur son site, Le Coaching du Bonheur, Alice Jacquet-Lagrèze vous propose de « donner du sens à votre vie » et d'apprendre à « savourer le bien-être intérieur ».
    Une seule séance peut suffire à « trouver son axe », à se « connecter à son essentiel » pour « vivre sa vie dans la profondeur, la fluidité, la sérénité et la joie. »

    Qu'est-ce qu'un professeur de bonheur ?
    A. J.-L. C'est un professeur de bon sens, qui apporte un éclairage particulier sur des zones d'ombre. C'est important de voir quelqu'un de neutre pour surmonter un problème, dénouer un noeud. Chaque problème a sa clé qu'il faut trouver en soi.

    Comment un professeur de bonheur peut-il être utile à un couple ?
    A. J.-L. Il aide à fluidifier et à assainir l'échange dans la relation, à retrouver un terrain d'entente. La rencontre d'un couple est un vrai cadeau de la vie, pour grandir ensemble, se nourrir l'un de l'autre. Il faut faire attention de ne pas faner ensemble. On apprend à exprimer ses besoins calmement, avec recul, à ne pas attaquer de front. Ce qui peut être vécu par l'autre comme une agression et déclencher la fuite, le repli ou la contre-attaque. Par exemple apprendre à utiliser le « je » et non le « tu », à dire « J'ai besoin de... » et non « Tu ne fais pas... »

    Faut-il venir seul ou à deux pour une séance de Coaching du Bonheur ?
    A. J.-L. C'est la personne qui en émet le besoin qui détient la clé du problème. Celle qui ressent un malaise, de l'insatisfaction, de la frustration dans son couple. C'est à elle de chercher où est le bug et à trouver la capacité de le surmonter pour rétablir l'harmonie. La solution est à l'intérieur, pas l'extérieur : respecter et accepter l'autre tel qu'il est et non tel qu'on aimerait qu'il soit par rapport à des attentes, elles-mêmes issues d'un formatage acquis dès la petite enfance.   « Seuls 0,6% des femmes et 1,2% des hommes qui vivent en couple déclarent avoir eu leur dernier rapport sexuel avec une autre personne que celle qui partage leur vie.»
    En dépit d'une liberté sexuelle affichée, elle reste une épreuve pour le couple. Et fait souffrir le trompé… comme l'infidèle.

    Très souvent, on croit expliquer les causes d'une escapade sexuelle hors du couple par un laconique «il y a forcément quelque chose qui ne va pas entre eux». C'est alors bien minimiser la complexité de la psyché humaine: il y a sans doute autant de manières d'être infidèle que d'individus, et l'on ne peut réduire le besoin d'«aller voir ailleurs» à une unique motivation.

    Une enquête sociologique menée par Charlotte Le Van, universitaire de Caen-Basse-Normandie et membre du Centre d'étude et de recherche sur les risques et les vulnérabilités, permet de dessiner une typologie contemporaine du «pas de côté» tel qu'il est vécu de l'intérieur et en toute franchise par ceux qui s'y laissent aller.

    Premier constat de la chercheuse: l'adultère est en baisse. «Seuls 0,6% des femmes et 1,2% des hommes qui vivent en couple déclarent avoir eu leur dernier rapport sexuel avec une autre personne que celle qui partage leur vie, des chiffres qui annoncent une régression par rapport aux enquêtes antérieures (voir l' enquête «Contexte de la sexualité en France») et qui surtout sont moindres que ceux annoncés régulièrement dans les médias», avance la chercheuse dans son livre Les Quatre Visages de l'infidélité en France (Éd. Payot).

    Autre découverte: malgré la grande libération sexuelle affichée par notre époque, l'infidélité reste une option risquée, plutôt «à taire». Ainsi, il ne lui a pas été facile de trouver des témoins prêts à parler: «Il nous fallut en effet plus de deux ans d'efforts répétés pour parvenir à réaliser cinquante entretiens suffisamment diversifiés.» Sur ces témoignages retenus, «trente et un sont ceux de femmes parce que celles-ci, quoique statistiquement moins infidèles, présentent des raisons de le devenir plus variées que les hommes».


    Entre sécurité et passion

    Ce qui perdure, c'est l'impact provoqué par l'épisode adultérin. Sur le couple, bien sûr, «depuis les années 1980-1990, les jeunes couples que nous recevions se déclaraient suffisamment sûrs d'eux pour s'accorder une liberté sexuelle, confirme Catherine Serrurier, psychothérapeute du couple et de la famille, auteur de C'est ta faute! Pouvoir, peur et rivalité dans le couple (Éd. DDB). Mais peu à peu on recevait l'un ou l'autre qui venait, seul, parler de sa souffrance. Souffrance du “trompé”, qui a besoin de parler de son sentiment d'abandon et de ne pas avoir été suffisamment “bien” pour retenir l'autre; souffrance de l'“abandonneur”, qui lui aussi a toujours un sentiment de culpabilité consciente ou inconsciente et qui surtout vient nous voir, perdu et confus, quand il se met à ressentir un amour plus fort pour ce qui n'était qu'une “passade” et se sent déchiré entre sécurité et passion».

    L'infidélité a donc une valeur initiatique chez ceux qui empruntent ses chemins de traverse. Bien sûr, une grande catégorie de témoins avancent des raisons d'insatisfaction relationnelle avec leur concubin(e) pour expliquer leurs aventures extraconjugales: celles-ci arrivent alors pour «compenser», «se venger», ou «par désamour».


    Test et goût de l'excès

    Mais plus nouvelles, en phase avec l'individualisme contemporain, certaines formes d'infidélité relevant d'une dimension plus personnelle émergent: jeunes femmes qui veulent «tester» d'autres partenaires amoureux «pour enrichir leurs expériences, mais également s'assurer qu'elles font le bon choix en s'engageant auprès de leurs partenaires», précise Charlotte Le Van; «infidèles chroniques» (en majorité des hommes), pour qui les relations extraconjugales s'accordent au goût de l'excès et aux conduites à risques qu'ils mettent en place dans d'autres pans de leur vie («Eux sont du type Don Juan qui cherchent à éprouver la sensation d'exister à travers de multiples aventures», précise Catherine Serrurier); «fidèles de l'infidélité» qui adhèrent à une philosophie de vie entre hédonisme et anarchisme…

    Certaines données semblent toutefois éternelles: pour justifier leur entrée dans l'infidélité, de nombreuses femmes invoquent une déception amoureuse ou conjugale, tandis que les hommes n'ont pas besoin de tels arguments. «Dans l'esprit de certaines femmes infidèles, mari et amant se complètent pour constituer une sorte d'amour idéal, et cette situation peut durer très longtemps! observe Catherine Serrurier. Jusqu'au jour où l'amant se montre trop exigeant, alors que la femme demandait seulement à être aimée, célébrée par des caresses verbales, physiques… Dans ce cas, l'empressement de l'amant peut provoquer une rupture.»

    Car au bout du compte, avec la vulgarisation des ouvrages de psychologie qui encouragent le dialogue et l'équilibre des relations dans la vie à deux, s'impose une nécessité nouvelle: préserver le couple établi. Non plus par respect d'une norme sociale mais dans un souci de cohérence personnelle   INTERVIEW - GÉRARD POMMIER, psychanalyste, vient de publier Que veut dire «faire» l'amour ? (Éditions Flammarion).

    Pourquoi l'infidélité, même non dite, est-elle toujours bouleversante?

    Parce que nos amours humaines sont structurellement placées sous le signe de la duplicité: la vie amoureuse de l'être humain prend son départ dans l'enfance, et le désir sexuel garde le souvenir de ces premiers élans, à ce moment où il faut rompre les liens familiaux. Pour la psychanalyse, l'amour sexuel reste ainsi par principe duplice, trompeur. Pour aimer un homme, il faut «tromper» son père. Pour aimer une femme, «tromper» sa mère: c'est une transgression, généralement inconsciente, qui est fondatrice de la jouissance sexuelle et des potentialités orgastiques, pour cette raison parfois difficiles à atteindre. C'est pourquoi le désir est une épreuve. Il nous oblige à franchir nos propres limites internes.

    L'infidélité peut-elle permettre de franchir plus facilement ces caps intérieurs?

    Certains ont en effet besoin de la «tromperie» pour avoir accès au plaisir sexuel. De nombreuses femmes vivent une forme d'infidélité psychique: elles pensent à un inconnu croisé dans la rue deux jours avant pour pouvoir jouir avec leur compagnon régulier ou leur conjoint, surtout quand celui-ci est devenu père… Avec l'arrivée des enfants dans un couple, il nous suffit d'observer: même jeunes, l'homme et la femme qui viennent de devenir parents s'appellent «papa» ou «maman». Effectuer des retrouvailles avec leur amoureux(se) du début ne se fera pas sans une certaine période de réaménagement psychique, cela peut demander du temps. Fantasmer sur «un(e) autre» peut les aider à franchir le cap dangereux de la jouissance. On pourrait dire qu'inconsciemment ils arrivent «à quitter leur famille d'ori­gine» seulement en ayant un plaisir transgressif.

    Avec un amant ou une maîtresse, rejoue-t-on aussi de manière inconsciente nos premiers liens amoureux?

    Certainement. Observez comme certaines femmes recherchent presque systématiquement des hommes infi­dèles: elles répètent l'abandon qu'elles ont vécu dans leur inconscient avec leur père, forcément engagé avec une autre. Ainsi, elles sont particulièrement attirées, à leur insu et bien malgré elles, par les hommes mariés. Quant à certains hommes, ils ne peuvent courtiser que des femmes «impossibles»: vivant à des milliers de kilomètres, ou totalement centrées sur leurs enfants… Si jamais, au bout du compte, ils parviennent à leurs fins, ils perdent soudain leur intérêt pour leur conquête. Ceux-ci veulent répéter de manière inconsciente l'impossible vécu dans leurs premiers liens, même si cet impossible est source de souffrance.

    Dans les cas de fidélité bien vécue, que se passe-t-il?

    Si le fantasme d'infidélité est une constante, il ne concerne que le désir sexuel. Cela veut dire que lorsque l'amour pour une certaine personne est puissant et unique, l'infidélité reste seulement un fantasme, généralement inconscient, qui ne fait que pimenter l'érotisme d'un couple."   Des chercheurs américains ont montré à travers une étude très sérieuse que le divorce avait tendance à se propager dans l'entourage rapproché de personnes ayant déjà rompu. Un couple ayant des amis qui divorcent aurait plus de chances de se séparer.

    Vous êtes divorcé ? Si vos amis divorcent à leur tour, alors ce sera peut-être un peu de votre faute. Vous êtes marié ? Méfiez-vous de vos frères et sœurs : en se séparant, ils pourraient fort bien vous entraîner dans leur chute. Telles sont les étonnantes conclusions auxquelles est arrivée une équipe de chercheurs nord-américains d'Harvard, Brown et de l'université de Californie. Le titre de l'étude qu'ils ont soumis à un journal de sciences sociales pour publication est provisoire mais plein d'humour : «Se séparer est difficile, sauf si tous les autres le font aussi.»

    Afin d'étudier l'influence des réseaux sociaux sur la vie maritale, les chercheurs ont puisé dans les données de la célèbre Framingham Heart Study : plusieurs cohortes d'individus de la ville de Farmingham, dans le Massachussets, globalement connectés les uns aux autres, qui sont régulièrement suivis depuis 1948 ou 1971. Ces échantillons représentent au total plus de 12.000 individus. Ils ont été créés par l'université de Boston pour permettre des études épidémiologiques sur les maladies cardiaques. Les nombreuses données recueillies par les scientifiques permettent toutefois d'étendre très largement ce champ d'application. Deux des auteurs de cette étude, James Fowler et Nicholas Christakis, avaient déjà utilisé cette base de données pour mettre en évidence le phénomène de contagion sociale de l'obésité en 2007. Un résultat important paru dans le très respectable New England Journal of Medicine qui avait fait beaucoup de bruit à l'époque.


    Un divorce réussi pourrait donner des idées

    Les chercheurs, passionnés par cette notion de contagion sociale qu'ils ont grandement contribué à développer et à faire connaître, se sont penchés sur le divorce. «Nous nous sommes intéressés à cette question car nous avions chacun vu beaucoup de personnes dans notre entourage divorcer, confie James Fowler au figaro.fr. Nous étions curieux de voir s'il existait le même type de contagion que nous avions mis au jour pour l'obésité.» Et la réponse semble bel et bien positive. Ainsi les personnes dont un des amis au moins a divorcé voient la probabilité de se séparer dans les deux ans qui suivent augmenter de 147% ! Si c'est un frère ou une sœur qui quitte son conjoint, vous avez 22% de chances en plus de vous séparer à votre tour. Enfin, quand un de vos proches collaborateurs divorce, il augmente sans le savoir le risque de vous voir divorcer de 55%.

    Comment expliquer ce phénomène ? Les auteurs émettent plusieurs hypothèses. «Il est possible qu'en rompant, les gens fassent d'une certaine manière la promotion du divorce en montrant que cela leur a été profitable sur un plan personnel (ou au moins que la rupture a été tolérable), écrivent-ils. Les personnes qui forment un couple malheureux peuvent en effet être plus épanouis seuls, au sein d'un réseau d'amis plus étendu, ou avec un partenaire différent.»

    En 2008, 129.400 divorces ont été prononcés en France. C'est plus de quatre fois plus qu'en 1960   Mieux vaux prévenir que guérir
    De la première nuit à la rupture, avec love-intelligence.fr vous pouvez bénéficier d'un accompagnement pas à pas de votre relation par un coach. Il vous dispense ses conseils par mail, par téléphone, et vous pouvez aussi le rencontrer. Le site est clair et agréable à consulter. Il fourmille de news, de cas exemplaires, de conseils... Il propose des entrées différentes pour les femmes et pour les hommes, un chapitre sur les erreurs à éviter, et en cas de crise, tout un cheminement:
    - Continuer ou pas?
    - Comment se donner une nouvelle chance?
    - Rebondir après une rupture
    http://rss.love-intelligence.fr/

    Lui à tout prix!
    Vous refusez la rupture, il est l'homme de votre vie et vous êtes prête à tout pour le retenir: jerecuperemonex.com est fait pour vous. Vous avez 83,6% de chances de récupérer votre ex promet le site... en faisant exactement l'inverse du comportement naturel que l'on adopte lorsqu'on est plaqué. Pas de dépression, ni d'apitoiements, soyez résolument conquérante. D'un ton badin, le site vous expose sa méthode, accompagnée de conseils de lectures et surtout d'un forum où vous constaterez que vous êtes loin d'être seul(e) dans votre cas et que la reconquête, ça marche.
    http://www.jerecuperemonex.com/   La réponse de Jean-Didier Vincent, membre de l'Académie nationale de médecine.

    Il est de bon ton d'opposer l'amour, qui est de l'ordre du sentiment, et le sexe, qui se résume dans l'acte charnel. Ce dualisme ne tient pas la route. L'amour est toujours une affaire de désir et ce dernier a toujours son siège dans le cerveau. Nous sentons avant d'agir et l'affect qui vient du corps précède l'acte dicté par la force impérieuse du désir. Ce n'est donc pas dans le cœur, qui n'est qu'un exécutant, que s'accomplit l'amour (c'est-à-dire le sexe), mais dans cet organe où se rassemblent les perceptions et les décisions: le cerveau. C'est un cerveau que les amoureux devraient graver dans l'écorce des arbres et non un cœur. C'est encore dans le cerveau que naissent la jouissance mais aussi la souffrance, qui sont les acolytes du désir.

    Tout se passe dans la partie basse du cerveau, une région en forme d'entonnoir qu'on appelle l'hypothalamus; elle a à peu près la taille d'un ongle et rassemble en son sein les centres de commandes des grandes fonctions du corps: reproduction, régulation de la prise alimentaire et de la soif, contrôle du poids, maintien constant de la température de l'organisme et enfin sommeil. Elle est de plus traversée par les voies nerveuses du plaisir et de la souffrance, les systèmes qui font naître le désir et l'entretiennent. Bref, dans cette «cave» du cerveau se trouve tout ce qui est nécessaire à l'entretien de la vie.

    Cet hypothalamus n'est pas seulement l'espace étroit où s'entassent les centres nerveux de ces fameuses fonctions; c'est aussi une glande qui déverse ses produits des sécrétions dans la circulation sanguine destinée à irriguer l'hypophyse, glande importante puisqu'elle commande toutes les autres grâce à ses hormones appelées stimulines. Celles-ci à leur tour dirigent la sécrétion des hormones sexuelles. Cette cascade de commandements rappelle l'armée, avec le général hypothalamus, les officiers hypophysaires et les soldats gonadiques. En retour, ces hormones agissent sur leurs cellules émettrices pour les freiner ou pour les stimuler; ce que l'on appelle des rétroactions (ou feedbacks).

    Au moment de la puberté, il y a un signal chimique dans l'hypothalamus qui déclenche une tempête hormonale. On sait aujourd'hui que c'est une molécule peptidique (une petite protéine), le kiss-peptide, qui entraîne le rythme accéléré de la lulibérine qui, à son tour, provoque la libération massive des hormones sexuelles (progestérone et œstradiol chez la femme, testostérone chez l'homme) rendant les jeunes aptes à la reproduction. Quant au kiss-peptide, une hormone du corps sécrétée par les cellules graisseuses, la leptine, déclenche sa sécrétion. Cela explique que l'âge de la puberté soit relié à la masse graisseuse. On observe que les filles un peu enveloppées ont été réglées plus tôt. Bien complexe l'horlogerie qui contrôle les hormones sexuelles!

    Systèmes désirants

    C'est dans l'hypothalamus et les régions voisines du cerveau que s'exécute la musique du désir sexuel. Les musiciens (les centres) sont placés autour et en avant du troisième ventricule, un espace occupé par du liquide communiquant avec les deux ventricules latéraux situés dans chaque hémisphère: un vaste réseau de pièces d'eau qui permet la diffusion de toutes sortes de substances, de sels et d'hormones, au cœur du cerveau.

    Je rappelle que cet hypothalamus est aussi l'endroit qui sert à manger, à boire et à dormir, autant d'activités qui ne sont pas étrangères au sexe. Les centres du comportement mâle coexistent avec les centres du comportement femelle dans les cerveaux des deux sexes. L'aire antéro-dorsale située en avant de l'hypothalamus joue un rôle dans le comportement mâle. Ce centre reçoit des informations en provenance de toutes les modalités sensorielles; il intègre les impressions qui concourent à entretenir le feu du désir et à déclencher la phase ­précopulatoire. Il assure ensuite la poursuite de l'acte proprement dit.

    La dopamine est le neuromédiateur principal impliqué dans l'activation du centre. La dopamine spécialisée dans le sexe provient de neurones situés dans le voisinage du centre mâle. Elle est différente de celle impliquée dans les systèmes désirants généraux qui parcourent la base du cerveau et irriguent le cortex cérébral. Ce système dopaminergique spécifique explique que le désir sexuel fasse relativement bande à part parmi ses compagnons de plaisir. Une des raisons de cette indépendance pourrait être son rôle dans l'évolution des espèces et la nécessité de le protéger grâce à un régime spécial. Ce centre n'agit pas seul, mais en étroite relation avec les régions qui contrôlent la motricité et notamment les postures sexuelles; sont également concernées les zones qui interviennent dans la mémoire - aimer chez l'homme, c'est souvent se souvenir - et les émotions. En bref, tout ce qui donne un sens à l'amour au-delà de la simple nécessité pour l'espèce de se reproduire. Le centre a aussi des connexions spéciales avec l'odorat dont le rôle est essentiel dans la rencontre amoureuse.

    La région ventrale et médiane de l'hypothalamus est impliquée dans le comportement sexuel femelle, mais de façon non exclusive. Elle participe également au contrôle du comportement alimentaire et, d'une façon plus générale, à l'aspect négatif et douloureux des conduites animales. L'introduction d'œstradiol dans cette structure chez une femelle castrée corrige la perte du comportement sexuel qui a suivi l'ablation des ovaires. Mais il faut signaler que l'implantation d'œstradiol dans ce noyau chez un rat mâle castré entraîne chez celui-ci l'adoption d'une posture sexuelle femelle et l'acceptation des hommages de partenaires du même sexe! Il faut aussi compter avec les endorphines qui s'opposent à la douleur occasionnée chez la femelle par l'acte sexuel. La mission essentielle des centres sexuels est de contrôler la mécanique du sexe déclenchée au niveau de la moelle épinière par les stimulations génitales. Ces dernières, soumises à l'influence directe des hormones sexuelles (rut ou chaleur), suffisent à enclencher le déroulement de l'acte sexuel chez une ­femelle.

    Ces données concernent bien sûr l'animal, essentiellement les rongeurs qui ont servi de modèle expérimental. Ces mêmes centres sont à l'œuvre chez l'homme, mais les régions génitales sont sous un contrôle sévère des étages supérieurs du cerveau: l'amour n'est pas un réflexe. Le désir sexuel est dans la tête, pas dans le bas-ventre. C'est dans les deux régions mâle et femelle de l'hypothalamus que se fait l'intégration des sensations, des gestes d'amour, des émotions, de l'anxiété aussi, qui vont déclencher ou inhiber l'acte sexuel proprement dit. Comme on le voit, le masculin et le féminin coexistent dans le cerveau et dans toute la vie de l'humain. On peut imaginer à titre d'hypothèse que les deux structures forment les plateaux d'une balance dont le fléau indiquerait l'orientation sexuelle de l'individu, autant dire l'attrait pour un partenaire mâle ou femelle: être hétéro ou homosexuel, rien ne paraît joué d'avance.

    Examinons maintenant ce qui se passe dans le cerveau et le corps lors de l'accouplement des deux amants. Une hormone sécrétée par des gros neurones de l'hypothalamus, l'ocytocine, est libérée dans le cerveau en réponse aux stimulations de la sphère génitale. Elle accompagne la montée en puissance du couple désir/plaisir en provoquant l'amplification des systèmes dopaminergiques. Déversée dans la circulation sanguine par l'hypophyse, elle accentue les contractions rythmiques des muscles génitaux qui amplifient en retour sa libération, réflexe contribuant ainsi à emballer le système jusqu'à l'orgasme. Celui-ci tient ses états dans le cerveau, qui gère le plaisir et orchestre les manifestations organiques.

    Mots et molécules

    Une puissante analgésie bloque le caractère douloureux des violentes stimulations mécaniques que s'imposent les sexes conjugués; elle fait taire la souffrance pour que la jouissance puisse s'exprimer librement. L'homme et la femme sont, pendant un court moment, confondus dans leur être. L'ocytocine ne limite pas son action à son rôle dans l'orgasme. Libérée dans le sang lors de l'allaitement, elle permet l'éjection du lait lors de la succion du mamelon par le bébé. Libérée dans le cerveau, elle facilite l'attachement entre partenaires, ce qui la fait abusivement appeler hormone de la fidélité. Elle joue également un rôle majeur dans le comportement maternel.

    Pour conclure, l'amour chez l'humain n'est guère différent physiquement de ce que l'on peut observer chez l'animal; il s'enrichit, en revanche, de toutes les capacités psychiques et morales de l'espèce. L'animal fait l'amour, mais n'en parle pas; l'humain vit l'amour et le raconte. Le discours amoureux est partie intégrante de l'acte sexuel, que celui-ci soit accompli dans la réalité ou rêvé. L'homme ne fait pas seulement l'amour, il en parle au point que parfois l'acte sexuel disparaît au profit du roman d'amour que vivent les deux amants. Au niveau des régions dévolues au langage et à l'imaginaire, il ne s'agit plus tant alors de molécules chimiques que de mots, le plus beau étant le verbe «aimer».

    *Auteur entre autres de «Voyage extraordinaire au centre du cerveau», éd. Odile ­Jacob et du «Sexe expliqué à ma fille», éd. du Seuil.

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